PORTRAIT
Hervé Lewis c’est le photographe français qui ose. Qui n’est jamais tombé sur un de ses clichés, ne serait-ce que ses fameuses campagnes «Aubade», ces affiches publicitaires placardées dans toutes les ruelles, qui nous donnaient des leçons des plus savoureuses ? Mais derrière l’image du baroudeur rock’n’roll roll fan de l’imagerie américaine, Hervé est passé maître dans l’art de la photographie, douce, sensuelle et empreinte de force. Hervé a toujours été un aficionado du sport, un passionné de la musculation et des sports de combat, en passant par d’autres disciplines comme le tennis ou le vélo. L’aspect physique a toujours était un critère très important pour le maestro. Il s’adonne d’abord à la boxe anglaise, puis ensuite à la boxe française. Les années passent, Hervé devient un des premiers coachs sportifs en France, comptant parmi ses clients et amis, Johnny qu’il a côtoyé et entrainé pendant près de deux décennies, Mylène Farmer, Jean Reno ou encore Christy Turlington. Grâce à cette discipline, Hervé acquiert une réelle passion pour les morphologies, dans lesquelles il trouve des vérités, une envie de comprendre la marche du monde. Il veut découvrir l’enveloppe de chacun à travers l’étude des formes.
INTERVIEW EXCLUSIVE
- Que recherches-tu quand tu crées une photographie ?
A travers l’harmonie d’une image, il y a des réponses. La beauté est ce qui touche le plus au monde. Comme disait maître Ueshiba, le fondateur de l’aïkido, « c’est faire du cœur de l’univers son propre cœur », je veux essayer de comprendre la vérité, et dans la forme, tout comme dans le corps humain, il y a forcement une vérité, dans la cambrure, les voûtes, j’aime ce qui est rond, l’univers est rond, tout est circulaire. Je suis un obsédé des cambrures ! Il n’y a pas deux morphologies semblables. J’essaye d’ailleurs de trouver ce qu’il y a d’unique chez une personne, pas forcement un mannequin, chez la femme, la vérité dans le mouvement et dans la rondeur.
- As-tu des mentors artistiques tout comme tu en as dans d’autres disciplines ?
Je ne suis pas très sensible à la sculpture sauf celle de Rodin. Je suis davantage quelqu’un attiré par la peinture, Bonnard, Degas, le pop avec Roy Lichtenstein. Je n’ai pas non plus de musique précise quand je shoote, Neil Young parfois, plutôt blues guitare (rire en nous montrant la pièce remplie de guitares), The Eagles, des groupes un peu californiens, planant... Je suis fan d’art japonais, même les sushis sont magnifiques, là-bas les cuisiniers sont d’ailleurs des maîtres, tout comme le sumotori.
- Pourrais-tu nous parler de l’histoire de ta photo avec le sumo ?
J’ai une admiration pour l’art japonais, l’art et le sumo, c’est divin le sumo, affilié au shintoïsme. J’avais envie, toujours dans ma recherche du travail sur la force et la sensualité, d’avoir un sumo. Koyo Musashimaru pèse 235 kilos, c’est le plus grand sumo de tous les temps, c’est lui qui a gagné le plus grand nombre de combats. J’ai contacté son agent, il s’est déplacé et il a été adorable. Je voulais mettre dans ses bras une fille toute menue, pour jouer sur cette opposition. C’est un grand souvenir.
- Retrouvez la suite de Hervé Lewis dans Normal Magazine n°1 et n°3 -