PORTRAIT
Renée Jacobs est née à Philadelphie et réside actuellement à Los Angeles. Elle débute sa carrière dans le photojournalisme et réalise des piges pour divers journaux et magazines, notamment le N.Y. Times et le Philadelphia Inquirer. Elle publie un livre « Slow Burn », sur les questions environnementales. Elle s’inscrit ensuite en droit, et pratique pendant quinze ans en tant qu’avocate des droits civiques et constitutionnels. Puis, elle renonce au sacerdoce juridique pour revenir à la photographie. En 2006, elle reçoit un prix pour une photographie de nu.
« Étant avocate, j’étais très sérieuse, trop sérieuse, je pensais même que la photographie de nu exploitait la femme. À cette époque, ma vie était plutôt terne, j’ai donc commencé à prendre des photographies de nus féminins. Je me suis alors rendu compte qu’il n’y avait rien de plus beau et de plus réparateur après quinze années de conflit et d’agonie. »
Renée Jacobs est l’une des plus célèbres photographes de nu féminin actuels et son travail a été exposé et publié dans le monde entier. Sa photographie, évoluant dans l’intimité, est une interprétation sensuelle et sensorielle de la femme, projetée aux yeux du spectateur, comme un murmure, un secret intimement divulgué. Un monde en noir & blanc, par delà toute vulgarité érotique, un voyage onirique fait de fantasmes, de désir, un déchaînement de passions. Tantôt voyeuse, tantôt exhibitionniste, la femme se meut dans un environnement naturel, aller à l’extérieur, se montrer, s’exhiber et crier aux yeux du monde dans un défoulement interdit, qu’elle existe, qu’elle vit, fière, puissante et sexuelle.
INTERVIEW EXCLUSIVE
Quel est le style Renée Jacobs ?
Du « journalisme érotique »
Ton principal trait de caractère ?
Je suis très émotive. Je suis une droguée de la bonté. Je suis étonnée, ravie et incroyablement émue par la bonté. Celui que tu détestes ? Le doute de soi. Je suis une femme, je fais ce que mes hormones me disent de faire.
Y a-t-il une limite entre érotisme et nu ?
J’aimerais penser qu’il n’y en a pas. Je pense que la photographie de paysage corporel tente délibérément d’éviter l’érotisme, mais je pense que cela laisse une capacité limitée à atteindre le spectateur. Nous sommes tous des êtres érotiques et si un photographe tente de le nier dans des photos de femmes nues, il passe à côté de quelque chose de fondamental. Comme une de mes modèles l’a si joliment dit « nous sommes tous des animaux, vraiment. »
La partie du corps que tu préfères shooter ?
Les cheveux ! J’adore les beaux cheveux longs, flottant au vent ou dans l’eau. Conversation avec Renée jacobs
Quelle photographie t’a marquée le plus ?
Lella, d’Edouard Boubat. Je me suis souvent demandée pourquoi tout le monde essayait encore de photographier les femmes après avoir vu cette photographie. Elle dit tout : la beauté, l’élégance, le désir, la convoitise, l’intelligence, la tristesse … Une photo absolument géniale.
- Retrouvez la suite de Renée Jacobs dans Normal Magazine n°6 -